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| Les mémoires de l'elfe Andell Ionnodel | |
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Auteur | Message |
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Andell
Nombre de messages : 593 Age : 37 Localisation : Où suis-je... dans l'espace ou le temps ? Date d'inscription : 08/02/2005
| Sujet: Re: Les mémoires de l'elfe Andell Ionnodel Dim 24 Avr à 21:07 | |
| Andell, malgré ses blessures, tâcha de payer sa dette envers Sylvain, l’homme qui lui avait sauvé la vie. Dès qu’il put se tenir debout, Andell s’employa avec force à donner son aide aux forgerons qui créaient, lentement mais parfaitement, leurs « œuvres », comme ils se plaisaient à appeler leurs fines armes. Pour commencer, il les observa de loin, assis, récupérant rapidement de sa chute mortelle, grâce au pouvoir régénérateur de Saphira. Bientôt, il fut en état de travailler. Ce jour-là, Andell était pensif.
« Un cycle de lune s’est passé depuis ce jour où je m’étais envolé avec Eolonon. La blessure fut grave, et je n’aurais certes pas survécu sans le pouvoir de l’eau en moi. Tout de même, que vais-je faire si mon focalisateur divin ne reprend pas sa puissance ? Quel espoir me reste-t-il ? Galanodel qui est resté derrière… Ne se sentira-t-elle pas abandonnée ? Eolonon ne sera-t-il pas déçu par ce manque de ma part ? »
Ces pensées, ainsi que plusieurs autres idées noires, fragments passés et futurs de son âme en peine, traversaient l’âme de l’elfe. C’est dans cet état qu’Andell se trouva lorsqu’il reprit le contrôle total sur son corps. Sans considérer les dernières douleurs traversant ses membres, trop absorbé à chasser ses mauvaises pensées de lui, il se dirigea vers l’un des forgerons qui commençait à peine une nouvelle épée. D’un geste de la main, Andell contrôla le vent, repoussant subitement mais doucement l’ouvrier. Puis, sans autre pensée qu’effacer en lui tout ses torts intérieurs, il se mit au travail.
Le feu s’était mis à brûler d’une force sans pareille, et là où la chaleur était à son comble, la flamme prenait une couleur de suie. Le métal, mis au travers du feu, avait fondu, mais restait pourtant suspendu au milieu des flammes, en une longue tige aiguisée et tranchante. Andell était à l’œuvre, inconscient de ses actes. Il avait fermé les yeux, et semblait laisser sa conscience travailler à sa place. Sans crainte, sans douleur, il avait passé sa main dans le feu, contrôlant sans faille la matière devant lui. Rien n’existait plus réellement à ses yeux, seul le temps qui passait, lent, ininterrompu. Rien n’avait plus d’intérêt à présent. Finir l’épée… C’est tout ce qu’il fallait… Le métal n’était plus chauffé pas les flammes, il brûlait. Sa couleur argentée passait au noir, sombre comme la misère d’Andell. Ce dernier ne semblait pas s’en soucier, et il resta ainsi sans broncher, la main toujours dans le feu, intacte. Au bout de quelques minutes, sans encore avoir montré la moindre expression, sans penser à quoi que ce soit d’autre qu’à l’arme qu’il faisait, il passa sa deuxième main au feu. Enfin, il fit prendre au métal noircit la forme de deux épées longues, sombres, malveillantes, avant de les retirer du feu de ses mains nues. Il les déposa avec un air de souffrance au visage dans un sceau d’eau limpide. Le feu se calma subitement, et Andell expira.
Les ouvriers s’étaient assemblés autour de l’elfe alors qu’il l’avait vu travailler sur la lame. Par surprise, au départ, de voir l’invité qui s’était enfin remis sur ses pieds, ils s’étaient approchés, mais ils avaient bientôt réalisé que quelque chose n’allait pas. Mais ça allait mieux, maintenant, Andell avait repris ses esprits, et un sourire lui traversa, pour la première fois depuis son arrivée, le visage. On lui raconta alors ce qui s’était passé, et certains, parlant de ce moment, disaient avoir vu, dans les yeux de l’elfe, une étincelle de démence, une rage, un désespoir profond, comme ils n’en avaient jamais vu et n’en verraient jamais plus.
Andell ne répondit pas. Il savait ce qui s’était passé… il s’était débarrassé du mal en lui. Maintenant, il allait se reprendre, et redevenir l’elfe de la lune qu’il avait été. Déjà, la bague à son doigt reprenait son effet, et Andell n’eut plus à attendre pour aller mieux. Ses doutes étaient partis, sa conscience était tranquille. Le focalisateur divin reprenait sa force. Ce fut un soulagement, un bonheur, comme si une nouvelle vie reprenait en lui.
Les choses continuèrent leur cours, et le temps s’écoula. On n’oublia pas ce jour où Andell avait chassé de lui toutes ses misères, mais les épées, chargées de mal, eurent tôt fait de disparaître, et on ne les retrouva pas. Le changement sur Andell, de son côté, fut instantané. Ceux qui l’avaient connu comme un être malheureux et sans espoir découvrirent en lui une nouvelle personne. Bien qu’il restât un peu en retrait quelque temps, aimant la solitude, il se lia bientôt d’amitié avec un forgeron, du nom de Hector, l’un des meilleurs de l’endroit. Ses armes étaient d’une excellente qualité, même comparées aux autres instruments de combat de la forge. Ils s’étaient rencontrés, un mois environ après le moment de démence d’Andell, alors que l’elfe se rendait utile auprès des forgeurs de métal, refusant de forger lui-même une seule autre lame. Hector avait commencé la conversation :
- Alors, qu’est-ce qui est arrivé, ce jour-là, demanda-t-il, d’un air intéressé.
- Quel jour, demanda Andell, qui voulait éviter le sujet.
- Tu sais bien, rétorqua l’homme. C’est toi qui a fait grandir le feu, qui a dompté de tes doigts les flammes. C’est toi qui, enfin, a forgé la lame que le marteau n’a pas frappé.
Le souvenir était difficile pour Andell. Toutes ses misères et ses maux avaient alimentés le feu, et les noires lames en seraient maudites à jamais. Penser que ces armes mauvaises resteraient pour toujours dans le monde par sa faute lui pesait un peu sur la conscience. L’homme continua.
- Bon, d’accord, les armes ont été corrompues par tes malheurs passés, et le précieux métal aura été mal utilisé, mais j’ai pu admirer la perfection des armes. C’était comme si elles n’avaient pas été faites par des mains mortelles… Leur puissance se faisait sentir alors même que je n’y touchais pas !
Andell s’était éloigné. Peu lui importait la force d’une arme si celle-ci était mauvaise. Perdu dans ces pensées, il ne vit pas le temps passer et, maintenant assis à une table à manger son dîner, l’homme était de nouveau en train de l’aborder.
- Allez, quoi, on fait tous des erreurs… Comme le proverbe le dit, « l’erreur est humaine »… Bien, humaine dans le sens… enfin, vous êtes un elfe, mais…
Andell s’était retourné.
- Que voulez-vous savoir, monsieur… ?
- Hector. Voilà, vous savez, cette forge fut depuis longtemps un endroit particulier, la source des meilleures armes de la région. Cependant, les feux ont faibli, les métaux sont moins pur, et la qualité se perd peu à peu. Or, j’ai longtemps rêvé du jour où je pourrais créer une arme, digne des maîtres d’antan.
- Et alors vous m’avez vu…, dit Andell sur un ton plus apte à la conversation.
Quelques secondes passèrent alors, sans qu’aucun d’eux ne parla, l’un perdu dans ses pensées, l’autre hésitant à reprendre la parole. Andell avait finit par dire :
- Bien, nous pouvons toujours essayer… C’est probablement la plus grande utilité que je puisse avoir ici. Pourquoi pas tirer le plus d’avantages possible de ma présence ?
Hector avait sourit. Voyant que l’elfe s’était décidé à l’aider, il s’était éloigné, d’un air plus soulagé que joyeux, vers la table où l’attendait son repas. | |
| | | Andell
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| Sujet: Re: Les mémoires de l'elfe Andell Ionnodel Dim 24 Avr à 22:28 | |
| (hrp: J'en ai ajouté deux ce soir, alors commencez par le précédent)
Ils s’étaient rencontré tôt le lendemain, frais et dispos. La salle, comme à son habitude, était d’une chaleur intense, presque insoutenable. Seuls deux autres forgerons oeuvraient déjà dans la salle. Le bruit du marteau frappant rudement le métal résonnait dans les oreilles de l’elfe, qui s’était peu à peu, avec le temps, habitué au bruit, sans toutefois l’aimer. Hector le salua et, avec un sourire au coin de la lèvre, pris une longue tige de métal de piètre qualité. Surpris, Andell lui lança un regard interrogateur.
- Travailler à deux n’est pas chose facile, dit l’humain d’une voix amusée. Chaque artiste se doit d’être parfaitement en harmonie avec son partenaire, et pour y arriver, il faut beaucoup de pratique… Mais bon, on a tout notre temps, n’est-ce pas ?
Andell ne put s’empêcher de sourire à son tour. *Un humain qui n’a pas peur du temps qui passe. Voilà certainement quelqu’un qui saura me plaire…* (les elfes vivant une quasi-éternité, n’ont que peu d’inquiétudes, en général, sur le temps qui passe)
Ils se mettaient bientôt au travail. Au départ, ce fut catastrophique. Hector, n’ayant jamais travaillé dans un feu si puissant, n’arriva pas aux résultats escomptés. Andell, de son côté, bien qu’il sut décupler la puissance du feu grâce à ses pouvoirs, n’avait pas assez de pratique pour contrôler le feu. Comment avait-il fait précédemment, dans ses mauvais jours, il n’en savait rien, mais il n’y arrivait plus…
Aussi les jours passèrent. Chaque matin, les deux individus se rencontrèrent et se mirent à leur besogne. Ils firent tout deux des progrès, après quelques semaines. Ils se lièrent bientôt d’amitié, et Andell, un peu réticent au travail les premiers jours, ne vivait plus que pour achever un travail grandiose avec son compagnon. Ils apprirent à harmoniser leur travail, et les résultats, bien qu’il n’eussent pas encore dépassé la qualité originale des épées d’Hector, s’amélioraient et étaient prometteurs. Aussi, depuis quelque temps, Sylvain, l’homme à qui Andell s’acquittait de sa dette, s’intéressait particulièrement à leur travail commun. Bien sûr, le temps où Hector ne travailla point seul, la qualité générale de leurs épées était en baisse, mais on ne pouvait reprocher à un homme de chercher à atteindre la perfection. On le laissa donc œuvrer longtemps, avec Andell, pour créer l’arme la plus prometteuse que ce lieu aurait créé. En s’améliorant, ils créaient toujours, de toute façon, des épées de qulité de plus en plus supérieure. L’elfe de la lune, lorsqu’il n’était pas avec son compagnon de travail, apprenait l’art des runes avec les nains de la salle avoisinante. Ceux-ci, méfiants au départ, avaient peu à peu accepté de montrer cet art à l’elfe qui les écoutait avidement. Ainsi, longtemps (pour les humains, peu de temps pour un elfe), il étudia l’écriture runique et en saisit la base.
Vint finalement le jour où Hector et Andell se sentirent prêt à accomplir la tâche, le but qu’ils s’étaient donné. Hector conseilla à son ami de se lever très tôt, le lendemain, car il connaissait la longueur d’une telle tâche… Aussi furent-ils tous deux debout aux premières heures du matin. Sylvain attendait déjà dans la salle, une expression de fierté dans le visage.
- Messieurs, nous dit-il, voilà que vous arrivez au terme de votre labeur. Que votre travail soit à la hauteur de vos efforts, c’est plus ce que nous souhaiterions. Vos efforts ont été grand, aussi aurais-je la chance de voir naître une nouvelle arme de légende en ce jour.
Hector se mit à rire. Sylvain et Andell le regardèrent avec curiosité, peu certain de la cause de ce rire. Le forgeron se calma et, voyant leur expression, il dit :
- Croyez-vous qu’un tel ouvrage se fera en une journée ? Nous en avons, au mieux, pour deux jours de travail acharné devant nous, simplement pour forger la lame ! Ensuite nous pourrons prendre du repos, avant de s’acquitter d’une tâche tout aussi compliquée… parfaire ses attributs, y graver des runes et, avec un peu de chance, y ajouter une puissance magique.
Sylvain fut surpris de ses paroles, mais l’elfe resta calme. Il avait déjà, auparavant, passer plus de temps concentré et, avec le focalisateur divin qui lui procurait sans cesse une énergie étrange mais revigorante, il supporterait très probablement la tâche. Hector s’approcha de l’elfe et lui dit :
- Il sera important pour nous de garder en tête de bonnes pensées tout au long du processus, comme tu dois déjà le savoir… Vu ce qui est arrivé lorsque tu as forgé ces armes du mal, il vaut mieux ne pas prendre de chance…
Andell acquiesça de la tête et toux deux se dirigèrent vers leur lieu de travail habituel. Sylvain les arrêta cependant, les amena un peu à l’écart et pris une grande tige de métal accotée sur le mur. Les yeux habitués des deux autres reconnurent la couleur un peu bleutée du mithral, mais Hector s’exclama, les yeux fixant vaguement la précieuse barre :
- Alors c’est donc vrai. Vous avez gardé entreposé dans ce lieu du mithral pur des âges anciens… Laissez-moi voir ! Oui, c’est cela…
Il me la montra, rayonnant, comme si c’était une des grande merveilles du monde. Voyant mon manque de réaction, cependant, il se ravisa et, se retournant vers Sylvain, il le remercia de tout cœur. Puis, fixant le trésor qu’il tenait dans la main, il fit signe à Andell de se préparer.
Les deux amis se mirent donc à l’œuvre. Dans le feu qui brûlait ardemment devant eux, ils posèrent la précieux mitral et Andell, comme pendant toutes leurs pratiques, utilisa ses pouvoirs pour décupler l’intensité des flammes. Ils étaient prêts, et ne ressentaient pas de crainte face au travail, mais plutôt une joie intense d’arriver à cette étape finale. C’était comme si leur rêve allait s’accomplir.
Quelques minutes s’écoulèrent… Les deux individus restaient concentrés, mais la tige resta intacte. Perplexe, Andell intensifia à nouveau le feu. Rien ne se produisit. La chaleur devenait cependant insupportable, et les compagnons se regardèrent.
- Ce mithral est vraiment incroyable, dit Hector, avec une touche d’admiration dans la voix.
- Si je pousse le feu plus loin, c’est nous qui ne tiendrons pas le coup, ajouta Andell d’un air inquiet, sans lâcher sa concentration du feu qui brûlait intensément. Que fait-on ?
- Je pense qu’aucun de nous deux voulons nous arrêter maintenant… Augmentez la puissance selon vos capacités, Andell, n’abandonnons pas !
Andell concentra toute son énergie sur le feu. Son focalisateur divin lui permettait de tenir ce niveau d’énergie sans faiblir, mais il sentait un picotement désagréable atteindre son visage. Il ne relâcha pas, et entendit bientôt son compagnon dire :
- Ça fonctionne… le métal fond ! Mais la chaleur est trop intense, je ne tiendrai pas assez longtemps pour travailler…
- Attendez, je viens vous aider, dit alors la voix de Sylvain derrière eux.
L’homme arriva près d’eux, en effet, et tendit les mains dans la direction des équipiers. Une lumière blanche sortit de ses paumes, et un sentiment de bien-être engloba le corps d’Andell et de son ami.
Une heure s’était bien écoulée, selon Andell, et le métal était finalement assez chaud pour être travaillé. Andell, cependant, commença à s’épuiser, pas par manque d’énergie, mais à force de garder toute cette concentration. Les heures continuèrent à passer. Finalement, il se sentit faiblir. Il redoubla d’efforts, donnant tout ce qu’il puvait… Subitement, il sentit un vide se former en lui, comme si quelque chose quittait son corps. Il sentit sa concentration se briser, et il regarda les flammes, croyant qu’elles s’abaisseraient et reprendraient leur puissance normale. Il les fixa quelques secondes, mais elles ne cessaient de brûler intensément.
Surpris, il remarqua alors, à la source du feu, une pierre qui était apparue là. Il la reconnaissait, il la sentait… Garnia… Avec toute l’énergie qu’il avait concentré sur le feu, la pierre avait dû reprendre forme, et l’énergie du feu avait presque complètement quitté son corps… Pris d’un malaise, Andell tomba à genou. S’il y avait quelque chose à laquelle il ne serait pas attendu, c’était bien cela… Sylvain et Hector se retournèrent vers lui. Ils l’aidèrent à se relever, mais Andell ne voulait pas qu’on s’occupe de lui. S’il ne pouvait pas aider son ami forgeron en alimentant le feu, il l’aiderait autrement. Faisant une pose pour retrouver sa concentration, il revint bientôt vers Hector. Le travail avançait, mais Hector l’informa que c’était trop difficile pour lui seul. L’elfe lui prêta main forte, le remplaçant quelques minutes à l’aide de ses pouvoirs.
Observant le travail fait jusqu’à date, il comprit pourquoi Hector considérait la tâche comme ardue : après plusieurs heures, le mithral avait pris la forme d’une épée, mais la lame n’était pas encore faite, et le métal résistait grandement à tout changement. Ayant pris la place d’Hector, Andell fit s’élevé un peu plus le feu avec le peu de contrôle lui restant sur l’élément. *Tant qu’à devoir attendre Hector*, s’était-il dit, *vaut mieux ne pas perdre ce temps. Plus le feu sera chaud, mieux ce sera…* Aussi, Andell, quand Hector revint au travail, avait trouvé une solution. Il en parla rapidement à son ami qui accepta, bien qu’ils ne se fussent jamais pratiqué à pareille manœuvre. Hector reprit sa place, et Andell commença à manipuler le vent, formant un tourbillon qui concentrait le feu de Garnia en une colonne puissante.
Cette technique en valut la peine. Les deux amis cessèrent leur travail le lendemain, dans l’avant-midi, trop absorbé dans leur travail pour avoir vu le temps passer. Sylvain, qui avait veillé avec eux, paraissait fatigué, ayant veillé avec eux. Celui-ci, en effet, avait passé la nuit à utiliser ses propres dons pour guérir ses deux ouvriers. Ils allèrent tous trois dormir, fiers de leur travail.
Les jours suivants furent presque aussi chargés. On fit à nouveau appel aux pouvoirs d’Andell pour graver, de lettres de feu, quelques runes sur l’épée. Celui-ci avait récupéré en lui le pouvoir de Garnia, bien que cela lui aurait coûté une main sans les pouvoirs régénérateurs de Saphira. Il participa aussi, avec Hector, à l’affûtage de l’épée, ainsi qu’au transfert de la magie qui fut insérée dans l’arme mystique. Finalement, la seule shoce pour laquelle il n’avait pas été requis était la préparation d’une poignée confortable et digne du porteur de l’épée.
Ainsi se termina le service d’Andell à la forge. Sylvain vint dire à l’elfe qu’il avait su repayer sa dette, et qu’il pouvait partir la conscience tranquille. Cependant, en cadeau d’adieu, le guérisseur lui remis une précieuse tige du même mithral sur lequel son ami et lui avaient travaillé. Étonné, il ne sut que dire, mais Sylvain lui rappela que sans lui, le métal ne pouvait être forgé. Aussi l’elfe resta-il quelques jours de plus, le temps de se faire, avec l’aide d’Hector, une rapière dont la lame de mithral pur ne briserait jamais. Il y grava son nom de famille, Ionnodel, et quitta, non sans regret, ce lieu qu’il ne reverrait très sûrement jamais. | |
| | | Andell
Nombre de messages : 593 Age : 37 Localisation : Où suis-je... dans l'espace ou le temps ? Date d'inscription : 08/02/2005
| Sujet: Re: Les mémoires de l'elfe Andell Ionnodel Sam 14 Mai à 2:43 | |
| Andell repartit donc, laissant derrière lui de bons et mauvais souvenirs, mais emportant avec lui la rapière qui avait été conçue pour lui. Admirant peu de temps la fine lame, il marcha, sans s’arrêter, sans voir le temps qui passait. Voilà plusieurs semaines qu’il n’avait pas vu ni le soleil, ni la lune, cet astre qu’il aimait tant. Sa peau sentait pour la première fois, depuis ce même temps, la douce brise qui le fit frissonner car, en effet, il s’était habitué aux chaleurs de la forge. Ses pensée étaient claires, joyeuses, illuminées comme le soleil qui répandait ses rayons sur tous les alentours. Il était libre. Tant d’endroits où il voudrait aller, mais tant de choix en même temps.
Mais une pensée ne reste pas seule longtemps. Il se prit à penser aux gens qu’il connaissait. Galanodel, pour commencer, qui était restée seule dans la forêt, et qui devait vraiment s’inquiéter… Il pensa aussi à l’ange qu’il n’avait pas su suivre, et qui lui avait valu ces longues journées à la forge. Il pensa à ceux qu’il venait de laisser derrière, mais pris bientôt conscience de ce qu’il l’attendait. Il devait toujours rejoindre l’ange Eolonon. Il devait finir sa mission.
Un petit doute traversait les pensées d’Andell lorsqu’il canalisa l’énergie divine de son focalisateur divin pour prendre une forme angélique. Il lui fut un peu difficile, au départ, de bien gérer ses sentiments, vu ce qu’il lui était arrivé la dernière fois qu’il s’était envolé; mais ces derniers jours lui avaient permis de réfléchir à la situation, et il s’était, en quelque sorte, imperméabilisé le cœur à ses mauvaises pensées. S’assurant lui-même que tout irait bien, il rejoint le ciel en quelques battements d’ailes.
Le soleil plombait, brillant puissamment jusqu’à l’horizon où quelques nuages commençaient à apparaître. Le vent traversait violemment les terres, tel un dieu qui eut soufflé sur le monde. Plus il s’élevait, plus Andell percevait cette turbulence dans le vent, et moins il lui était aisé de se stabiliser dans les airs. Aussi, plus par habitude que volontairement, il fit appel à ses pouvoirs du vent pour le stabiliser dans la direction lui étant favorable. Soudain, il remarqua sa bague qui émettait un lueur blanche inhabituelle. Intrigué, l’elfe la considéra quelques secondes, puis regarda autour de lui. Tout autour de lui était mort, sans mouvement, outre quelques arbres au sol qui étaient fouettés par le vent. Alors qu’il faisait un tour sur lui-même, regardant le monde en périphérie, la lumière s’intensifiait, puis se calmait.
Quelque peu embarrassé par la situation, Andell ne put s’empêcher de croire que quelque chose ne tournait pas rond. Rien ne semblait particulier, pourtant, dans l’Univers autour de lui –ni dans sa composition élémentale, il le voyait bien- . Il fit à nouveau un tour sur lui-même, puis un autre. La lumière augmentait lorsqu’il faisait face à l’est, puis faiblissait alors qu’il se retournait. C’était une sorte de compas !
Le moral encore plus grand qu’avant il suivit la direction indiquée par le bijou à son doigt. Sans aucun doute, cela le mènerait-il à son but ultime ? Mais avant…
En une seconde, Andell disparut dans l’air. Il sentait à nouveau sa conscience s’étendre dans l’air et dans le vent autour de lui. Il ne faisait plus qu’un avec ce qui l’entourait. Et c’était plaisant… Pour la première fois, il pouvait pleinement apprécier le bonheur de ne ressentir aucune enveloppe charnelle qui limitait ses mouvements… Il était où il le voulait, partout et nul part en même temps. Bien qu’il voulut profiter un peu de ce confort, il ne s’attarda que quelques minutes avant de projeter son esprit vers sa forêt et, la repérant, il se téléporta à elle en une fraction de seconde.
Reprenant sa forme elfique à l’orée de son chez-soi, il retrouva Galanodel le fée qui s’approchait vers lui. S’attendant à un quelconque signe d’inquiétude ou de curiosité, du moins, envers sa longue absence, il fut surpris de constater qu’elle ne lui dit qu’un « Bonjour, Andell » calme. Il se rappela alors…
*Elle est télépathe,* se souvint-il, *aussi doit-elle déjà savoir tout ce que j’ai enduré récemment.*
C’était en effet le cas. Il prit bientôt congé de sa fée, qui savait naturellement déjà où il se rendait. Aussi Andell se mit-il en route sans la prévenir, la saluant simplement de la tête.
Il volait à nouveau haut dans le ciel. Il eut nettement préféré disparaître dans l’air et aller directement rejoindre son but, mais il ne pouvait être guidé sous forme immatérielle. Aussi dût-il traverser à nouveau, de longues heures durant, les milles qui n’en finissaient plus. L’elfe s’arrêta bientôt pour manger un peu, ayant repéré quelques herbes propres à la consommation. Il continua la route. Son focalisateur divin brillait de plus en plus alors qu’il avançait, bien que l’intensité soit graduelle et lente à augmenter. Andell ne pensait plus à ce qu’il faisait. Il n’avait plus qu’un but, continuer tout droit… et y arriver.
Perdant longuement la notion du temps, il s’aperçu qu’il était maintenant en fin d’après-midi, et que le soleil se couchait. Cependant, dans la noirceur grandissante, il était difficile de repérer un changement dans la lumière de la pierre précieuse à son doigt. Aussi fut-il contraint s’arrêter sa recherche pour la nuit. Une nuit froide mais belle. Andell ne ressentait plus le besoin de dormir, tout empli d’énergie divine qu’il était. Il s’étendit tout de même dans le tapis d’herbe d’un vaste champs, admirant la lune lointaine et réfléchissant.
Il pensait à sa vie, à son état d’elfe, à ce qu’il ferait rendu là-bas… là-bas ? Mais que serait-ce, au juste ? Il n’y avait pas réfléchis jusqu’à maintenant. Où allait-il vraiment. Ce serait un royaume dans les montagnes, ou alors un monde céleste où les nuages étaient le sol ? Et comment le regarderais-t-on, lui, une elfe de la lune, au sein d’un tel lieu ? Il réfléchit longuement, jusqu’à ce que le soleil se pointe à nouveau à l’horizon. *Pourquoi s’en inquiéter maintenant,* se dit-il, *il arrivera ce qu’il arrivera. Rien ne vaut de se faire de fausse opinions du futur…*
Et il s’envola. Il traversa peu de distance, cette fois, mais devant lui apparut, lointain, un petit point flottant par-dessus la ligne d’horizon. Il distingua, à mesure qu’il avançait, les hautes tours de ce qui semblait être un château suspendu dans les nuages… la structure parfaite de son architecture… un sentiment qui grandissait en lui, comme si son âme était allégée d’un lourd fardeau… des gardes surveillant les vastes portes du lieu céleste.
Il s’approcha jusqu’au devant du château, mis pied sur le coussin de nuages qui s’étalait sous la structure et lui. D’un pas hésitant au départ, puis plus assuré, il rejoignit l’entrée. Les gardes le fixaient, aussi soutint-il le regard de l’un d’eux en s’avançant. Arrivé à proximité, ne lâchant pas le garde des yeux, il des demanda ce qu’il devait faire maintenant.
Avant même d’avoir pu réagir, le garde fit signe à son compagnon, et ils ouvrirent les deux grands battants pour le laisser entrer. Peut-être était-ce vrai, les yeux seraient-ils vraiment les portes de l’âme… ? Où avaient-ils simplement considéré son focalisateur divin qui rayonnait plus puissamment que l’elfe aurait pu l’en croire capable ? Il entra donc, et sa bague s’éteignit… Il y était arrivé.
(Pour ne pas ennuyer le lecteur, la suite a été abrégée.)
Andell trouva rapidement sa place au sein du groupe. Il fit connaissance d’anges qui deviendraient bientôt de ses meilleurs amis, tel l’ange Karlistor ou alors son frère, Zaphir. Il se fit connaître rapidement comme conteur, seule situation dans laquelle il n’était pas discret. Il passa quelque temps dans ce palais, apprenant à vivre avec la race fascinante des anges, pour laquelle il aurait toujours une certaine admiration. Il découvrit –mais beaucoup plus tard, l’une des nombreuses fois où il revint au château- l’emplacement d’un certain Temple des Cieux, lieu tout aussi accueillant, bien qu’indépendant du groupe d’Eolonon, où il se lia d’amitié avec plusieurs demoiselles et gens respectables. Quoi qu’il en fut, Andell devint bientôt membre du groupe d’Eolonon, qui portait pour nom les Vents du Paradigme.
Il vécut dans l’honneur de ce nom qu’il portait, dans le bonheur d’être bien entouré… mais vint un jour où il voulu retrouver sa vie calme et solitaire. Il se présenta devant le grand Eolonon, qu’il avait appris à considérer comme un être des plus nobles et charismatiques que le monde ait connu. Il lui fit part de sa volonté de retourner chez lui et retrouver une vie tranquille. L’ange ne le retint pas, mais Andell avait une autre raison de s’être présenté devant lui.
(fin de la version abrégée)
Prenant une grande respiration, Andell canalisa toute sa puissance magique en lui… C’était le seul moyen d’être tranquille… Il se concentrait, il déployait toute sa force à projeter hors de lui cette énergie… Le feu, pour commencer. Dans un effort qui dépassait son entendement, Andell poussa son énergie à bout pour recréer Rubia, la pierre élémentale de feu. En effet, au bout de quelques secondes, une pierre rougâtre prit peu à peu forme dans les airs, se chargeant peu à peu du pouvoir de feu qu’Andell extirpait de lui-même. Finalement, il relâcha son attention. Il sentait quelque chose qui manquait en lui : la présence du feu. Comment être tranquille autrement qu’en laissant derrière lui ce qui lui avait causé tant d’ennuis ? Concentration… la terre, maintenant. Mettant à nouveau tout ce qu’il avait en lui, il projeta à nouveau l’énergie en lui pour la concentrer en une pierre élémentale… Garnia. La pierre apparut comme la précédente, grossissant un peu sous l’énergie accumulée. Andell fut pris d’un malaise. Tombant à genoux, il sentait la peau qui lui brûlait, et certaines douleurs se révélaient dans son corps, avant de revenir à la normale. Voilà donc qu’il sentait un vide plus grand encore en lui, une partie de son être qui se serait envolée… Mais ce n’était pas le temps d’abandonner. Eolonon restait un peu plus loin attentif, n’intervenant pas dans l’acte que l’elfe tenait fermement à accomplir. Andell pris quelques instants pour calmer son esprit, faire le vide. Il se concentra de nouveau, plus difficilement que les deux dernières fois. Il n’avait plus que les pouvoirs de deux éléments en lui. Il s’attaqua alors à Sapphira, la pierre élémentale de l’eau. Son esprit faiblissait, sa tête tournait… Il redoubla d’effort… Un lueur pris forme, devint peu à peu matérielle… Plus le transfert avait lieu, moins l’elfe se sentait capable de continuer. Bientôt, l’esprit d’Andell ne soutint plus ces efforts, et il sombra.
Il revint à lui dans un lit drapé de blanc, la tête reposée, la conscience peu préoccupée. Il n’avait pas l’intention de rester longtemps. À présent, il ne souhaitait plus que de rejoindre sa forêt, admirer à nouveau le coucher du soleil dans le lac, sur lequel brillaient des centaines de petites lueurs bleues. Aussi retourna-il achever sa besogne.
*Es-tu sûr de vouloir aller jusqu’au bout,* lui demandait une voix dans sa tête. Mais comment être tranquille autrement ? Il y consentais, il devait finir… Une autre pensée lui vint alors… *Si, tout ce temps, j’arrivais si aisément à faire les chose, c’était grâce au mouroir régénérateur de Sapphira… Aussi, ayant essayé de m’en séparer, je me suis empêché de me concentrer assez pour tout transférer…* Et plus Andell y réfléchissait, plus une seule solution lui venait… Il devarit garder en lui, pour toujours, une partie de Sapphira… Décider à achever, il retourna voir Eolonon. S’il ne pouvait rien faire pour Sapphira, il pouvait au moins laisser ici les pouvoirs du vent… Il se concentra, projetant une ultime fois son énergie pour matérialiser un pouvoir qui venait de lui. Dès qu’il eut engagé le processus, il se senti faiblir au point où il dut arrêter tout essai. Son âme semblait attaché à ce pouvoir… Il l’avait en lui depuis toujours, aussi peut-être ne pouvait-il plus s’en séparer sans risque de mort… Il leva la tête vers Eolonon, lui fit un signe de négation de la tête, puis quitta.
Il avait rendu ce qui lui était possible, ne gardant que le contrôle du vent et un peu des pouvoirs sur l’eau. Il retournerait maintenant au monde où il appartenait… sa forêt, sa lac… une fée pour seule compagnie, avec la lune à laquelle l’elfe s’identifiait… Mais il reviendrait souvent parmi ses nouveaux amis, où il avait trouvé sa place. | |
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